Fille de Sahel Alma, village côtier du Liban, Bibi Zoghbi émigre au-delà des océans, en Argentine, à l’âge de 16 ans. Sa carrière artistique débute dans les années 30 par diverses expositions qu’elle organise à Buenos Aires, au Chili, à Rio de Janeiro, en Uruguay, à Paris... Finalement, en 1947, son unique rêve est exaucé, le retour au Liban, où elle ne tarde pas à se faire aimer. Son succès et son talent lui valent
d’être citée dans le Bénézit. Bibi Zoghbi, surnommée dès sa première exposition «El Peintora des Flores», nous invite à savourer les parfums délicieux des fleurs de son pays natal, Terre de ses Ancêtres, Terre de gloire et de beauté. Ses fleurs sont le microcosme du Liban, «Paradis d’Eden», jardin fleuri à jamais, le symbole de la naissance à la Vie.
Son oeuvre surfleurie est le reflet du printemps éternel, grâce aux mille couleurs vivifiantes et chatoyantes qui brillent à travers le balancement des branches entrelacées. Avec une «fanfare de couleurs», elle peint l’éclosion des bourgeons, les bougainvillées épanouis, les guirlandes de flamboyants, la fraîcheurr des lauriers
blancs et des chrysantèmes, la floraison des pommiers ou des cerisiers.
Charles Corm lui rend hommage en écrivant : «Toutes les fleurs de la planète nous sourient un instant et meurent chaque jour, mais les fleurs de Zoghbi ne périront jamais, parce qu’elle y a mis le plus clair de son sang et sa flamme immortelle. Elles vont
embaumer la nuit du temps présent et témoigner pour l’avenir de la grandeur d’une âme issue de nos rochers… Chaque fleur de Zoghbi me semble d’une âme à nu, tourmentée de passion, sanglotant de délices, tendue à son extrême portée vers l’infini...»